(Répétition sans changement d'une dépêche publiée vendredi)
Les données sur l'emploi aux Etats-Unis, la réunion de politique monétaire de la Banque centrale européenne (BCE) et la décision de l'Opep+ sur la production de pétrole en juillet devraient retenir l'attention des investisseurs au cours des prochains jours alors que les marchés restent sous pression des différentes décisions des tribunaux américains sur la politique commerciale de Donald Trump.
Tour d'horizon des perspectives de marché dans les jours à venir :
1/ CHÔMAGE US
Les chiffres sur l'emploi américain en mai, attendus vendredi prochain, renseigneront les investisseurs sur l'état de l'économie américaine dans un contexte complexe marqué par les conséquences économiques de la politique commerciale menée par le président Donald Trump.
Selon les analystes interrogés par Reuters, l'économie américaine devrait avoir créée 130.000 nouveaux emplois, en baisse par rapport aux 177.000 emplois créés en avril.
Cela devrait donner du grain à moudre à la Réserve fédérale américaine (Fed) qui pourrait faire face dans les prochains mois à une accélération de l'inflation et une augmentation du chômage.
En conséquence, les investisseurs ont réduit leurs anticipations de baisse des taux outre-Atlantique, misant dorénavant sur moins de deux baisses d'ici décembre. Ils surveillent également l'évolution de la législation sur les impôts et les dépenses à Washington qui est dans le viseur d'Elon Musk.
2/ BAISSE DES TAUX DE LA BCE
En Europe, les analystes misent sur une baisse d'un quart de point des taux d'intérêt de la BCE le 5 juin, portant le taux directeur à 2%.
La question est maintenant de savoir si la BCE fera une pause après cette huitième réduction de taux au cours de l'année écoulée, les économistes pariant pour le moment sur un statu quo en juillet avant une nouvelle réduction d'ici la fin de l'année.
Dans une économie plus résistante que prévu aux conséquences de la politique commerciale américaine, la BCE devrait se donner du temps. Les données sur l'inflation dans la zone euro, attendues mardi, pourraient montrer que l'objectif de 2% de la BCE a été atteint en mai.
La présidente de l'institution, Christine Lagarde, sera aussi attendue concernant les discussions évoquées par le Financial Times autour d'un départ de la BCE pour Davos.
3/ HAUSSE DE LA PRODUCTION DE PÉTROLE
Huit membres de l'Opep+, en train d'augmenter progressivement leur production, ont décidé samedi une augmentation de la production de pétrole en juillet de l'ordre de 411.000 barils par jour comme en mai et juin.
Ces huit pays de l'organisation (Algérie, Arabie saoudite, Emirats arabes unis, Irak, Kazakhstan, Koweït, Oman, Russie) relèvent leur production depuis avril, même si cette offre supplémentaire tire les prix vers le bas.
Dans un communiqué diffusé à l'issue de la réunion, l'Opep+ a justifié sa décision par "des perspectives économiques mondiales stables et des fondamentaux de marché sains, comme l'illustre le bas niveau des stocks de pétrole".
L'Opep+ pompe environ la moitié du pétrole mondial et a convenu de trois niveaux de réduction de la production depuis 2022 pour soutenir les prix du pétrole. Deux d'entre elles sont en place jusqu'à la fin de l'année 2026, et l'une d'entre elles est en train d'être dénouée par les huit membres.
Les hausses de mai et de juin sont plus rapides que prévu. La stratégie de l''Arabie Saoudite et de la Russie est en partie de punir leurs alliés surproducteurs et de regagner des parts de marché alors que le pétrole LCOc1 a atteint son niveau le plus bas depuis quatre ans en avril, en dessous de 60 dollars le baril. Il se situe désormais autour des 65 dollars le baril, soit toujours en baisse de 13% depuis le début de l'année.
4/ LES ÉMERGENTS FACE A L'INFLATION
Les prochains chiffres de l'inflation dans les économies émergentes d'Asie pourraient donner aux investisseurs plus de clarté sur la mesure dans laquelle les décideurs politiques de la région pourraient réduire les taux d'intérêt.
Les banques centrales comme la Banque d'Indonésie ont déjà repris leurs cycles d'assouplissement récemment et le marché s'attend à ce qu'il y en ait d'autres car les droits de douane imposés par Donald Trump pèsent sur la croissance de ces pays largement dépendants de leurs exportations.
Compte tenu de la tendance à la baisse de l'inflation et de la récente flambée des monnaies asiatiques, les décideurs de politique monétaire ont plus de marge de manoeuvre pour abaisser les taux.
5/ ACTIFS US
Malgré les incertitudes autour de la politique commerciale américaine, les marchés actions rebondissent fortement et font oublier les pertes liées au "jour de la libération", en particulier aux Etats-Unis. L'indice S&P 500, en hausse de plus de 6% en mai, est par exemple en passe de réaliser sa meilleure performance depuis novembre.
Mais le tableau s'assombrit en ce qui concerne d'autres actifs, comme les bons du Trésor dont les rendements à 30 ans sont toujours autour des 5% avec les craintes concernant la discipline budgétaire.
Les inquiétudes liées à la dette américaine se répercutent ailleurs dans le monde, comme au Japon où les rendements des obligations à long terme ont atteint des niveaux records.
(Rédigé par Lewis Krauskopf à New York, Rae Wee à Singapour, Yoruk Bahceli, Dhara Ranasinghe et Alex Lawler à Londres, graphes par Kripa Jayaram, compilé par Dhara Ranasinghe ; version française Bertrand De Meyer, édité par Kate Entringer)
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